La saga des marques : l'agitateur Fnac fête ses 70 ans

La FNAC fête ses 70 ans, toujours révolutionnaire dans l’âme, elle se fait partenaire de RéclameICI !

Fnac dans les années 1950

La jeunesse révoltée, l'impulsion à l'origine de la FNAC

La FNAC c’est une histoire de la révolte au service de son temps. C’est un coup de vent sur la poussiéreuse "industrie commerciale".

C’est une cause politique devenue la base d’un système industriel et économique. C’est André Essel et Max Théret, les cofondateurs révoltés à l’origine de cette impulsion révolutionnaire. 

Partenaires d’idéaux, ils deviennent partenaires de ce qui est devenu le centre d’achat référence du divertissement en France.

 

La FNAC.

 

Photographie de Max Théret et André Essel

 

Issu de familles de commerçants et de négociants, le sens des affaires était pour eux une seconde nature. 

Lorsque la Seconde Guerre mondiale les secoua, ils s’engagèrent dans la Résistance. Leur engagement politique trouva plus tard un écho dans ce petit projet ambitieux dénommé FNAC. 

Essel et Théret étaient à l’époque très actifs parmi la jeunesse socialiste, en pleine ébullition dû à la montée du trotskiste. Théret, avait d’ailleurs fait partie des gardes du corps de Léon Trotsky, l’activiste contestataire à l’origine du mouvement. 

C’est par l’entremise de la politique que les futurs associés se rencontrèrent dans les années 50 grâce au peintre trotskiste Fred Zeller. 

Leurs idéaux furent un moteur à propulsion révolutionnaire à l’origine de la FNAC. 

Un élan qui avait commencé quelques temps avant sa création…

 

En effet, en 1951, Théret avait lancé l’Économie nouvelle, un groupement d’achats qui permettait à des cadres de bénéficier de réductions chez des commerçants. 

On pouvait entrevoir déjà, quelques années avant l’apparition de la FNAC, une ébauche du futur concept. 

Comme sa dénomination le laissait entendre, il s’agissait d’une nouvelle vision du commerce qui mettait en au coeur le consommateur.

Cette démarche était un pur produit de son époque : l’augmentation du pouvoir d’achat.

 

Le désir était de rétablir un rapport de pouvoir plus juste entre acheteur et vendeur. Un désir que les deux co-fondateurs de la FNAC ont voulu concrétiser. 

André Essel s’insurgeait « je pensais, comme presque tous les Français, que le commerce était une forme déguisée de vol ! »

La FNAC a ainsi su répondre « aux aspirations de ceux qui sont devenus sa clientèle, et surtout ses adhérents : des jeunes avides de signes distinctifs de leur statut social, accédant à des métiers, sinon nouveaux, du moins encore inaccessibles à leurs parents, et, parvenant pour certains à un statut hiérarchique en plein essor, celui de cadre ». 

« Pour eux, la consommation de produits culturels est à la fois le moyen et le signe de cette ascension ». « L’objectif des fondateurs de la FNAC est de contribuer à l’accès de ces nouveaux consommateurs aux biens culturels en luttant contre les abus des distributeurs en termes de prix comme de qualité des produits. »


Parallèlement à leurs ambitions, entre Théret et Essel, il y avait aussi une passion commune pour la photographie. Ce sont ces affinités qui ont tracé le point de départ d’une collaboration et d’une entreprise prête à bouleverser les codes du marché international. 

Le 1er mars 1954 la « coopérative » FNAC, comme le concevaient les deux jeunes associés, ouvrait ses portes.

 

Le premier local avait moins d’un magasin que d’un salon privé de collectionneur d’appareils photo. Leur QG était un appartement parisien situé au 6 boulevard de Sébastopol. 

 

La FNAC c'était l’acronyme de la Fédération Nationale d’Achat des Cadres. 

C'était le début d’un coup de frais sur le monde du commerce de l’époque.

Essel et Théret partaient au front pour faire baisser les prix.  L’objectif à atteindre : faire des commerçants leurs partenaires.

Entre eux, le marché est simple : obtenir des rabais sur leurs produits et en échange de l’afflux de nouveaux clients.

 

André Essel et Max Théret mirent rapidement en place un carnet d’achat répertoriant tous les modèles d’appareils photo de la boutique. 

Ce système ingénieux facilitait le lien entre le client et l’objet d’achat.

 

 

Le bouche à oreille se tarda pas et l'entreprise rencontra rapidement un succès commercial

Trois ans plus tard, la première enseigne trouvait sa place au rez-de-chaussée du même immeuble.

Le magasin descendait d’étage tandis qu'à la FNAC le nombre de clients ne cessait de monter !  

Photographie du 1er magasin ouvert en 1957.

 

Vue du boulevard Sébastopol aujourd'hui.

 

 

 

Cette photographie témoignage des débuts de la FNAC et de l’évolution de la stratégie de vente en magasin. L’espace restait assez restreint et les produits n'étaient pas en libre-service.  Le vendeur était avant tout un conseiller, il s'attardait sur les besoins du clients pour trouver le produit adapté à son usage (c'est particulièrement pertinent pour des domaines comme la photographie).

 

 

Une pression féroce sur les marges des fournisseurs mais une vision sociale du travail

Les employés de FNAC eurent ainsi une attention particulière que 1950 n’avait pas vu venir : leur salaire furent indexés sur l’inflation et ils bénéficièrent d’une 5e semaine de congés payés. Un exemple que la loi suivra quelques années plus tard (en 1981).

L’un des acteurs du groupe, Denis Vicherat, y étant resté pendant 40 ans, se remémorait ainsi cette époque "Quand je suis rentré à la FNAC en 1969, on travaillait quatre jours par semaine. On en parle encore 50 ans après !”. 

L’ancien vendeur évoquait par ailleurs qu’Essel et Thérêt étaient désireux d’accueillir dans leur groupe des individus qui partagent leurs valeurs « Un des critères d’embauche était d’avoir appartenu à un mouvement de jeunesse, pour avoir eu une expérience de l’action collective ». 

 

Photographie de Denis Vicherat

 

 

Une stratégie commerciale innovante pour l'époque : baisser les marges / désintermédier

Dans une interview sur la chaîne télévisuelle L’invité du Dimanche datant de 1970, Max Théret racontait la raison derrière la création de la FNAC : « nous nous sommes dit que les industriels s’arrangeaient pour produire le moins cher possible en série, pour réduire leur prix de revient, alors que la distribution se faisait encore comme au siècle dernier ». 

Il en concluait que la FNAC devait être la réponse et la solution à ce déséquilibre économique.

Le principe qui avait été retenu: baisser les marges pour vendre plus. 

Évidemment cette nouvelle répartition ne faisait pas consensus. Comme le rappel Denis Vicherat “La Fnac, dans ce triptyque fournisseur, distributeur, client, a décidé de changer d'alliance : celle-ci s’est faite avec le consommateur, et contre le fournisseur s'il le fallait”. 

 

À l’époque, les marges bénéficiaires stagnaient autour de 40 à 50%, avec la FNAC d'André Essel et de Max Théret, ces marges se sont stabilisées autour de 15 à 20%. 

La déferlante FNAC avait ébranlé les normes du marché.

Le duo Théret et Essel avait bouleversé les vieilles pratiques commerciales, contraignant tous les autres commerces à s’incliner ou se diriger vers la sortie. 

Les deux personnages à la tête de l’entreprise n'étaient pas des « philanthropes » comme ils le rappellent. Au cours de cet échange télévisuel, Théret était revenu sur sa vision de la Fédération Nationale d'Achat des Cadres qui n’avait pas vocation a être « une organisation de défense mais plutôt une organisation de distribution dont la mission soit non pas de servir le fabricant mais le consommateur ». 

Toute cette énergie était dirigée vers un secteur bien particulier : la Culture. Un terrain en pleine expansion, et surtout en pleine reconnaissance gouvernementale. 

En 1959, la Culture se voyait conférer des pouvoirs politiques au travers de la figure politique qu'était André Malraux.

Cet écrivain inaugurait le titre de Premier Ministre de la Culture et incarnait la volonté de démocratiser l’accès à la culture. 

La FNAC s’insèrait alors dans cette vision de démocratisation, et entendait bien jouait le rôle majeur, de tête de pont.

Ce que relaie sa campagne la plus célèbre, toujours actuelle : « La FNAC, agitateur culturel depuis 1954 »

 

La boutique de quartier devint rapidement un groupe dont le nom résonnait dans toute la France.

La FNAC trouvait ses marques dans le monde en plein essor du divertissement et s’en servit de tremplin pour accroître sa popularité auprès des français.

Non seulement ce pari fut réussit mais l'enseigne réussit le tour de force d'être indissociable du monde culturel français. Elle déployait alors des stratégies marketing de pointe.

 

Le groupe commercialisait la culture comme n’importe quel autre produit de consommation, et la rendait accessible au plus grand nombre.

Années après années, de nouveaux magasins ouvraient et devenaient de plus en plus spacieux afin d’accueillir de nouveaux produits dans leurs étalages. Ainsi apparurent dans les rayons les disques, les matériels audiophoniques et vidéos.

 

La FNAC avait entamé sa métamorphose : d’une boutique photographique qui s'adressait aux experts ou du moins aux amateurs avertis, elle devint la centrale d'achats culturels.

Ses ambitions furent d’ailleurs élevées tel un étendard dans le slogan FNAC de 2004 « Libérer la culture ».

Ainsi la Culture se trouvait au coin de la rue, dans chaque grande ville, dans chaque FNAC.

 

 

À la Fnac, le client est roi

Le groupe avait grandit tout en gardant ses valeurs originels : la FNAC s’investissait de la mission de trouver à ses clients les meilleurs produits aux meilleurs tarifs.

L'enseigne réussissait à remplir sa mission tout en participant grandement à financer la Culture.

L’entreprise avait établi un partenariat avec l'association culturelle Alpha (Arts et loisirs pour l'homme d'aujourd'hui).

Denis Vicherat, l'ancien vendeur de la FNAC relatait cette période "Non seulement, Alpha vendait à ses adhérents des billets à tarif réduit pour le théâtre, les spectacles, mais ils travaillaient avec des metteurs en scène, des producteurs de spectacles, louaient des salles entières pour des avant-premières ou des rencontres”

Cette assocaition avait alors conquis le public, faisant de la FNAC la première billetterie de spectacles en France à l’époque.

 

Informer loyalement avec Contact, le guide technique de référence indépendant de la FNAC

Toutefois, le groupe ne se contentait pas de démocratiser l’accès à la consommation culturelle, il avait également mis en place un magazine nommé Contact, spécialisé dans la connaissance et l’apprentissage des matériels.

Rédigé par André Hessel et ses collaborateurs, il incluait également des articles comparatifs de produits, des listes noires de produits à ne pas acheter et autres suggestions.

Toutes ces critiques n'étaient pas le simple fait de constatations, puisqu’à partir de 1972, c'est au sein d'un laborataoire de tests créé en interne que furent effectués en ces essais et tests produits.

Les résultats furent également diffusés dans des dossiers techniques que l’on trouvait en magasin. 

Au travers de cette communication, la FNAC alliait outil d'information et stratégie commerciale.

C’est-à-dire que pour y accéder, on devait devenir adhérent FNAC. D’autres avantages leur avaient été conférés tels que des bons de réduction.

Cette approche avait permis à l’entreprise de gagner la confiance des acheteurs exigeants tout en les fidélisant.

La FNAC avait cette philosophie précurseur qu’un bon commerce c’était avant tout un lien fort avec ses acheteurs. 

 

Plus tard, la revue Galerie vit aussi le jour.

Elle offrit une visibilité conséquentes aux photographes amateurs en diffusant leurs photographies sélectionnées lors d’un concours FNAC.

 

Cette attention particulière envers le client prit même une allure de service "haute couture".  Le service était personnalisé, le modèle étant quasiment d’un vendeur par tête. 

L'objectif était de concocter un espace propice à la confiance envers la marque ce qui ne manquerait pas de faciliter l'acte d'achat.

 

La mission de la FNAC reste « Servir les amateurs »

La Fnac a toujours choisi des vendeurs experts et passionnés de leur domaine. Denis Vicherat se souvient “Lorsqu'on avait un client on ne lui demandait pas ce qu'il voulait acheter mais ce qu’il voulait faire. Parfois, on ne vendait rien et on discutait pendant 20 minutes des qualités respectives d'un Nikon ou d'un Canon, par exemple."

Une véritable relation se nouait lors de ces échanges. Cela relevait même d’une règle d’or. Au point où on évitait d'employer le mot “client”, il était recommandé de parler d’un “ami”.

Ces points d’honneur, Max Théret les appliquait lui aussi. Dans les années 50 et 60, il venait en personne donner des conseils aux personnes dans les magasins.

Toutefois, Essel et Théret n'étaient pas les inventeurs de toutes leurs stratégies marketings : l’aménagement de l’espace de vente, les stratégies de fidélisation des clients par le biais notamment de la carte d’adhérent, une carte de crédit FNAC, les points fidélité…

Néanmoins, elles étaient peu répandues en France et surtout elles n'avaient pas été appliquées au secteur du divertissement.

Les deux associés se sont réappropriés ces codes, ces techniques et les ont appliqué à la Culture. L’enjeu devint alors de créer de l’impulsivité chez l’acheteur. 

L’allure supermarché, fut la deuxième révolution de la FNAC. Le décor était posé : les magasins ressemblaient à des grandes surfaces, les rayons étaient accessibles à tous, les produits très divers et à accessible à toutes les bourses.

Il ne manquait finalement que les chariots "caddy". 

L’enseigne construisit ainsi son Empire de la Culture consommable. Et une fois de plus, son plus gros atout, fut sa proximité avec ses clients, savoir les chouchouter et les faire venir et revenir dans ses boutiques.

Étonnament, ce fut en 1977, l'année d'ouverture du FNAC service dédié à la photographie, passion commune des deux fondateurs, que Théret fit son au revoir à l'enseigne, léguant ses parts à la Société générale des coopératives de consommateurs (coop). Essel quant à lui quittera le groupe quelques années plus tard en 1983.

Les deux cofondateurs, Max Théret et André Essel, seront restés à la tête de l'entreprise qu'ils avaient cofondée presque trois décennies. 

Mais leur héritage reste encore présent et la FNAC attire encore aujourd'hui les photographes amateurs en recherche de conseils précieux pour l'acquisition de leur futur réflex.

La FNAC a continué à agiter la culture. Elle a organisé des rencontres entre public et artistes (chanteurs, acteurs, metteurs en scène ou écrivains).

Des expositions d’art trouvèrent une place dans l’enceinte des magasins.

C’est cette différence, cette richesse qui rendit sa clientèle fidèle, et désireuse de venir flâner dans les magasins.

La FNAC rassemble encore des milliers de personnes avec notamment son festival gratuit FNAC Live, se déroulant chaque année depuis 2011.   

Cette attache à la marque, marque de fabrique de l'enseigne ne s'est pas érodée avec le temps: les adhérents de la FNAC (20 000 en 1955, 250 000 en 1969, 400 000 en 1987 en France et en Belgique, et 1 million en mars 2000). Bien que minoritaires parmi les clients, les adhérents réalisent la majorité des achats en valeur depuis bien des années.

L'image de la marque FNAC prend l'apparence de celle que nous connaissons aujourd'hui avec le célèbre logo déposé en mars 1988 (lettres blanches sur fond brun Pantone, couleur 132C), il y a 36 ans.

 

Le programme de fidélité de la FNAC offre encore aux adhérents des journées avec des tarifs attractifs avec des opérations comme 10€ par tranche de 100€ d'achat voire lors du désormais célébre Blackfriday 15€ par 100€ d'achat (même parfois sur les smartphones de chez Apple !)

 

 

 

La Fnac, faiseurs de rois pour les consommateur devient à son dépend faiseur de lois

Par son concept, la FNAC a parfois été considéré comme l’ennemi du petit commerce. Elle a cependant toujours tenté de garder l'esprit de commerce de proximité avec son brio relationnel qui a fait son succès.

Un épisode des années 70 est une bonne illustration de ces combats au nom de la "culture pour tous" prônée par la marque.

La politique de prix bas de la FNAC bousculait alors un secteur à l’époque très en vue du milieu parisien : les libraires.  Le combat que l'enseigne mènait pour les prix bas faisait rage.

L’élément déclencheur de la guerre fut l'ouverture en 1974 du nouveau magasin FNAC à Montparnasse.

Avec ses 1000 m² consacrés aux livres et toujours la méthode de la FNAC marges faibles et prix accessibles.

Avec cette politique très agressive et volontaire, la FNAC ne tarda à s’emparer de la place de premier libraire de France. Les remises octroyées sur les livres pouvaient atteindre 20 %. 

Les libraires crièrent au scandale, à la concurrence déloyale, et obligèrent les députés à s'emparer du sujet.

À cette époque, les distributeurs proposent un prix conseillé par livre mais ce sont les magasins qui ont le dernier mot et fixent leur prix de vente. C’était alors un sujet houleux sur lequel entrepreneurs et les libraires indépendantes se sont longtemps querellés. Les grandes structures pouvant acheter en gros pour obtenir des remises et aboutir à un prix de vente très concurrentiel voire discount.

La colère était telle que le libraire Pierre Béarn profitait d’un débat télévisé en 1975, pour s’emporter face à André Essel “Vous êtes un casseur de prix, vous êtes un criminel !”. 

La réponse était fidèle à l’esprit FNAC : “Est-ce que le livre est fait pour les lecteurs ou pour les libraires ?”.

Le conflit aboutira en 1981 à la loi Lang, encore en vigueur aujourd’hui, qui fixe le prix unique du livre en France. C’est depuis à l’éditeur de fixer le prix de vente du livre. La seule remise possible fut plafonnée à 5% ce qui fut ainsi appliqué par FNAC dans tous ses magasins (mais désormais assujétie au fait d'être adhérent).

Malgré quelques embuches, le distributeur a su garder en tête sa mission pour ressortir victorieuse d’un autre combat en 1987 : la TVA sur les disques est abaissée de 33,33 % pour la ramener à 18,6 %. 

 

L'expansion de la FNAC : des réussites (le développement France et international) mais aussi des échecs

La FNAC s'est au cours des années établie dans la plupart des grandes villes de France. De nouveaux magasins ont ouverts à Paris mais c’est ensuite en Province qu'elle s'est développée.

Lyon fut la première ville de province à accueillir un magasin FNAC en 1972, puis ce fut un défilé de nombreuses autres villes partout en France, pour s’étendre au delà des frontières avec une boutique à Bruxelles en 1981. La machine FNAC avait été conçu sans frein : dès les années 90 elle commença à rayonner à l’international en s’implantant en Espagne, au Portugal, au Brésil, en Italie, en Suisse.

Autant cette expansion géographique a bien fonctionné, mais nous pouvons rappeler que FNAC a au cours de sa vie de nombreuses fois essayé d'étendre son champ d'action à d'autres secteurs d'activité (les échecs font aussi partie de la vie de l'entreprise)

Ainsi, d'une enseigne culturelle, FNAC a tenté d'évoluer vers une enseigne généraliste du loisirs et du divertissement.

En 1964 FNAC a même tenté de vendre des bateaux avec FNAC Marine !

L’année suivante c’est le sport qui fit son entrée chez la FNAC. (camping, nautisme) au 13, boulevard Sébastopol pour se rappeler le bon vieux temps. Go sport racheta cette annexe quelques temps plus tard. 

En 1981 : la FNAC s’essaya au voyage par le biais d’une filiale propre. 

En 1990, ils inaugurent FNAC Music, une maison de disques (qui fut revendue en 1993). 

En 1991, une librairie internationale fut ouverte boulevard Saint-Germain à Paris. Ce lieu donnait court à des débats, des rencontres et étaient avant tout un espace de convergence des cultures du Monde. Malheureusement, un an plus tard elle ferma définitivement ses portes. 

Fnac Eveil et Jeux (1989) et Fnac Junior (1997) furent fusionnés au sein de Fnac Éveil et jeux (2004) puis revendus à  ÏD GROUP pour devenir Oxybul.

 

 

La concurrence arriva de l'international avec Virgin mais aussi des hypers qui se mirent à la culture

La concurrence émerga, Virgin en tête, qui ouvrit un Megastore sur les Champs-Élysées en 1988. Puis les hypermarchés, qui se mirent aussi à vendre des produits culturels.

Plus tard, les acheteurs se convertirent à une nouvelle religion : les achats en ligne.

Dès 1996 la FNAC s’adapte et étend son activité à la vente à distance, commercialisant une partie de ses produits via le Minitel et le téléphone (si si le Minitel!)

Pour rester au niveau, il fallait de l’endurance, notamment pour faire face à la grand révolution qui pointait son nez sous le nom mystérieux : "les autoroutes de l'information".

Internet était un tapis de course sans bouton d’arrêt. Ne pas l'adopter c’était risquer de disparaître aussi rapidement que les cheveux sur la tête d’un jeune homme à la calvitie naissante. Dramatique et inéluctable. Mais l'adopter, c'était aussi rebattre les cartes, et s'assoir à une nouvelle table de poker avec de tout nouveaux acteurs, aux codes bien différents.

Cdiscount apparut à la toute fin de l'année 1998. C'était le bazar du commerce, mais en ligne.

Dès 1999 la FNAC lança son site de commerce en ligne : fnac.com. À peine un an plus tard, un concurrent entamait sa conquête du territoire français : Amazon.  

Ce géant américain avait lui aussi assis sa notoriété en secouant le secteur du livre. Ses ambitions étaient démesurées.

Et ce monstre naissant du retail disposait de moyens colossaux pour assoir ses ambitions grâce aux centaines de millions de dollars de ses investisseurs.

Amazon ne gagnait pas d'argent, mais il était parti à la conquête du monde.

La FNAC était pris à son propre piège, lui qui était le grand spécialiste des marges réduites.

Car qu'est ce qu'ont fait les gros "pure players" du retail sur Internet (du commerce en ligne ou ecommerce) ? Ils ont cassé les marges des intermédiaires.

Ils ont acheté au mieux disant, quel que soit l'emplacement géographique. Ils ont réduit les stocks et les coûts logistiques.

L'avènement du commerce digital avec Internet sonnerait il la mort des magasins physiques qui faisaient la force de Fnac ?

La question se posait et faisait trembler bon nombre de géants du commerce physique (non seulement la FNAC, mais aussi les géants français de la grande distribution pourtant leaders internationaux eux-aussi).

 

La FNAC plus habile sur ses jambes que Neymar, a su se relever et redynamiser son attaque sur le terrain. Elle a tatonné, et face à cette bataille des géants qui s'augurait, elle a su développer ce que l'on appellera quelques années plus tard le phygital, en trouvant des synergies entre ses magasins physiques et son site fnac.com.

Elle mèna des combats sur tous les fronts pour conserver sa place d'agitateur culturel français

Là encore, toutes les tentatives ne furent pas courronnées de succès : en 2004, c’est le service de téléchargement de musique en ligne, Fnacmusic, en 2010 et 2011, c’est la sortie des liseuses numériques FnacBook et Kobo, en 2014 l’enseigne se replonge dans l’industrie musicale avec sa FNAC Jukebox, un service de streaming musical low cost. 2€, le FREE de la musique. 

Ces initiatives n'ont peut être pas trouvé la place qu'elle méritaient et se sont souvent fait voler la vedette par des approches similaire du concurrent américain Amazon.

La FNAC a cependant su trouver des ressources pour conserver et parfois reconquérir le coeur des Français.  C’est avant tout son histoire et ses engagements qui font son supplément d’âme. 

Le 18 juillet 2016 signe le mariage de deux icones du commerce français : Fnac et Darty et marque ainsi son attachement aux magasins physiques et au contact avec la clientèle.

L’union de ses deux icônes du service client de qualité en France marque le début d’une devise forte « s’engager pour un choix éclairé et une consommation durable ». Consolidant leur force, donnant du poids à leurs ambitions. 

Darty c'est le fameux contrat de confiance. Fnac c'est la culture, et la tech.

Par cette fusion, FNAC concrétise son ambition et s’affirme comme un acteur plus global dans la vie des Français. À ce jour, Fnac Darty est le N°1 français de la distribution de produits culturels et de loisirs en France. 

Après divers changements d’actionnaires et de dirigeants à la tête de l’entreprise, un nouveau binôme ont pris la relève en 2017 : Enrique Martinez et Jacques Veyrat.

Ces deux associés continuent aujourd'hui l'aventure FNAC. 

Le rayonnement de FNAC fait le tour de la planète avec près de 1000 magasins dans le monde.

 

Le futur de FNAC dessiné par la direction actuelle

Désormais société multinationale établie, la FNAC est pour le grand public français, un réflexe en matière de consommation culturelle. 

Par la force des idées puis de ses actions, l’entreprise culturelle d’avant garde a montrée la marche à suivre dans le secteur commercial français.

Par leur investissement envers et contre tous pour le client ils ont connus le succès et par cela ils continuent de grandir avec Darty. 

Cet engagement se traduit avec des offres comme Darty Max. 

Ce label est le gage de la volonté de répondre aux besoins actuels des acheteurs avec les nouveaux mots d’ordre: recyclage et réparation, en phase avec les attentes plus écologiques des consommateurs d'aujourd'hui.

Un énième pas pour consolider sa fidélisation. Mais pas le dernier !

En ce début d’année 2024, l’orientation client de la FNAC est d’actualité puisque avec Darty ce sont les premières marques à devenir officiellement partenaires de RéclameICI, la première plateforme publique de résolution de réclamations en France.

Elle prouve avec succès, qu'on peut conjuguer performance et transparence, en acceptant de résoudre face au publics les réclamations qui sont publiées sur notre site.

 

En ce 1er mars 2024, la FNAC fête dignement ses 70 ans. Et déjà avec nous pour la deuxième année consécutive elle se classe comme marque de l’année dans sa catégorie (même si Cdiscount travaille bien le sujet et qu’on ne désespère pas qu’Amazon comme il le fait au Brésil avec nos confrères de Réclame Aqui réponde et résolve bientôt !)

L’état d’esprit des premiers jours a bonne mine.

Le lien de confiance est plus que jamais restauré.

 

Et même si Internet a redessiné (une nouvelle fois) le monde du commerce, que l'intelligence artificielle joue des coudes rentrer dans nos vies (et guider nos achats), le lien humain au coeur du projet FNAC depuis ses débuts doit pouvoir dessiner une alternative à des choix purement algorithmiques.

En dessinant une alternative plus écologique avec le recyclage (avec Darty Max), plus humaine que ses concurrents avec ses nombreux magasins et ses conseils avisés, et en étoffant le lien de confiance et de transparence notamment avec RéclameICI, nul doute que Fnac-Darty peut construire un bel avenir.

L'équipe rédactionnelle de RéclameICI

RéclameICI est un site indépendant et gratuit d'information pour le consommateur. Nous sommes passionné par l'histoire des marques qui se forgent en créant un lien de confiance. RéclameICI instaure la transparence de l'information sur la qualité de service et notamment la qualité du service client des marques présentes en France.

 

 

Sources 

 

Commemorations Collection 2004

https://francearchives.gouv.fr/fr/pages_histoire/293738504

https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000375/le-succes-de-la-fnac.html

Le succès de la Fnac Par Christophe Gracieux

 

https://www.lejdd.fr/Economie/En-1960-quand-la-Fnac-vendait-des-bateaux-696256-3178676

"Dans les années 60, quand la Fnac vendait des bateaux…"

INTERVIEW – A l'occasion des 60 ans de la Fnac, le sociologue Vincent Chabault revient sur l'histoire de l'entreprise.

Thomas Morel

24/10/2014 à 16:35, Mis à jour le 18/01/2023 à 20:11

 

https://laviedesidees.fr/La-FNAC-histoire-d-une

Vincent Chabault, La FNAC, entre commerce et culture

par Frédérique Leblanc, le 24 juin 2010

 

https://www.cairn.info/la-fnac-entre-commerce-et-culture--9782130581659-page-199.htm

Vincent Chabault 

Dans La FNAC, entre commerce et culture (2010)

 

Max Theret et André Essel les fondateurs de la FNAC

Par la rédaction de l'INA - Publié le 18.02.2019 - Mis à jour le 18.02.2019

 

Radio France : à l'origine de la FNAC, l'utopie de la culture pour tous.

 

 

GRANDE DISTRIBUTION

À l’origine de la Fnac, l’utopie de la culture pour tous

Alexis Magnaval

 

INA : Max Theret et André Essel sur la FNAC

 

Vidéo L’invité du dimanche - 15.03.1970 - 04:55 

Sur le plateau de l'émission, Max THERET et André ESSEL évoquent la création de la FNAC et leur vision du commerce.

 

Los origenes trotskistas de la FNAC

Friteuses électriques, électroménager et bateaux à la Fnac... dès 1960

Les Echos : Fnac, 60 ans de commerce culturel

FNAC : 60 ans de commerce culturel

 

FNAC Darty : notre histoire

 


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